Contester la nature.


Adam Kesher. Je les regardais de loin ces jeunes loups, pas de très près en tout cas. Un groupe bordelais repéré par le FAIR, un peu fouillis et indomptable, parti à l’aventure américaine après deux EP prometteurs et avant un album aussi audacieux que maladroit. Ces chiens fous pratiquent une électro pop ravageuse et dévastatrice, si bien qu’elle ne laisse pas grand-chose sur son passage surtout après l’écoute attentive de leur premier Heading for the Hills, Feeling Warm Inside, incohérent sur la longueur. Seul le sentiment de capacités du groupe persiste, que ces chiots se cherchent encore et deviendront un jour immenses.

Adam Kesher - Hundred Years Later

Deux ans plus tard, les louveteaux se rassemblent derrière un nouveau chef de meute en la personne de Dave1, moitié du duo néo-disco Chromeo. Une première pour le bonhomme qui a la lourde tâche de canaliser le trop plein d’énergie du groupe devenu quintet afin de rendre leur musique accessible et lisible, sans trop être tendre et docile comme un agneau. En prémices à cette nouvelle aventure, les garçons se lancent avec Continent, nouvel EP essentiel à la mutation de la bande. Trois titres sur lesquels se basera Dave1 et qui donneront le ton pour la suite : le deuxième long format, Challenging Nature.



Un nom loin d’être laissé au hasard. D’entrée de jeu, les loups se font incisifs avec le tonitruant Hundred Years Later, montée d’adrénaline progressive et haletante avant la libération jouissive provoquée par ce refrain titanesque. Le premier single Hour of the Wolf viendra définitivement estampiller le pallier qu’ont franchi les cinq jeunes. Et même lorsque ce n’est pas dans la violence des beats, ils s’avèrent fort habiles dans la magnificence (Attraction), la tension sensuelle (Blue Purple) et la pop espiègle (Armed Hands, Waterfall). Un disque nettement plus produit et contrôlé, purifié des synthés futiles (Knock Myself Out) dans lequel les guitares ont leurs places (Julien, Julie). Dave1 doit sans doute y être pour quelque chose, surtout sur les passages boogie woogie vas-y-bouge-ton-corps-en-rythme (Gravity Train, Kiss Me Kinski). Pour finaliser l’affaire rondement menée, Zdar vient passer le vernis sur cette petite pépite.


Contester leur nature propre, un challenge que les Adam Kesher relèvent avec brio, sans jamais trahir les intentions de leurs premières productions. Challenging Nature est un de ces albums brillants par leur éclectisme et leur cohérence. Pas de doutes, ces cinq là deviendront immenses.

1 commentaires:

Cyril | 12 septembre 2010 à 04:26

bonne critique. Ce groupe ne finit pas de me surprendre. Meme si j'arais aimé plus de nouveaux titres (attriction etait déja sur l'EP precédent...) mais c'est un album. un vrai, il n'y a que gravy train que je n'aime pas dedans.

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